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Symbôles Républicains

La République, ses symboles et ses emblèmes

La République, ses symboles et ses emblèmes

Le coq

Le coq est l’emblème de la France. Le coq apparaît dès l'Antiquité sur des monnaies gauloises. Il devient symbole de la Gaule et des Gaulois à la suite d'un jeu de mots, le terme latin " gallus " signifiant à la fois coq et gaulois.

Au-delà, par sa fière allure et par son chant associé au lever du soleil, il est de l’Inde à la Grèce, du livre de Job à l’Islam, des légendes nordiques aux contes africains – symbole d’énergie solaire, de lumière naissante, en même temps que de vigilance guerrière.

Disparu au haut Moyen-Age, on le retrouve en Allemagne dès le XIVème siècle pour évoquer la France. A partir du XVIème siècle, le Roi de France est parfois accompagné de cet oiseau sur les gravures, monnaies, etc.

La Révolution française en a fait un plus large usage. On le trouve notamment représenté sur des assiettes et sur le sceau du Directoire. Proposé comme emblème à Napoléon Ier par une commission de conseillers d'Etat, il fut refusé pour la raison suivante : " le coq n'a point de force, il ne peut être l'image d'un empire tel que la France ".

A partir de 1830, il est à nouveau très apprécié. Par une ordonnance du 30 juillet 1830, le coq gaulois doit figurer sur les boutons d'habit et doit surmonter les drapeaux de la garde nationale.

Le coq  est un  symbole  courant sous la Troisième République. Il représente le courage et la fierté face à l’aigle prussien. Il figure dans certains monuments aux morts de la grande guerre. Même s’il n’est pas un symbole officiel, c’est un signe de reconnaissance nationale. Aussi est-il l’emblème des  équipes sportives nationales.

La grille du parc du Palais de l'Elysée construite à la fin du XIXème siècle est ornée d'un coq et la pièce d'or frappée en 1899 également.

Si la République française lui préfère aujourd'hui le symbole de la Marianne, il figure toutefois sur le sceau de l'Etat, qui est celui de la Seconde République : la liberté assise tient un Coq sur un canon avec gouvernail sur lequel est représenté le coq.

 pièce de 1914

 Le faisceau des licteurs

Le faisceau remonte à la République romaine, où il indiquait l’imperium, la puissance. Sous la première République, surmonté du bonnet rouge, il signifie que le pouvoir appartient au peuple, et il symbolise l’union des 83 départements. En 1848, puis après 1870, il figure sur le sceau de la République, tenu par la Liberté.

La partie centrale du motif représente des faisceaux constitués par l'assemblage de branches longues et fines liées autour d'une hache par des lanières.

Les faisceaux sont recouverts d'un bouclier sur lequel sont gravées les initiales RF (République française). Des branches de chêne et d'olivier entourent le motif. Le chêne symbolise la justice, l'olivier la paix.

Le faisceau de licteur est un emblème très souvent utilisé pour représenter la République française, même s'il n'a aujourd'hui aucun caractère officiel.

Les faisceaux sont constitués par l'assemblage de branches longues et fines liées autour d'une hache par des lanières. Dans la Rome antique, ces faisceaux étaient portés par des licteurs, officiers au service des Magistrats et dont ils exécutaient les sentences.

La révolution française réinterprèta ce symbole : le faisceau représente désormais l'union et la force des citoyens français réunis pour défendre la Liberté. L'Assemblée constituante impose en 1790 ses « antiques faisceaux » comme nouvel emblème de la France.

 

A la chute de la Monarchie, le faisceau de licteur devient un des symboles de la République française « une et indivisible » (tel un faisceau). Il est repris sur le sceau de la Ière République puis sur celui de la IIe République, toujours en usage aujourd'hui.

En 1913, le ministère des Affaires étrangères adopte pour les postes diplomatiques et consulaires à l'étranger un emblème inspiré d'un modèle figurant sur les gardes d'épée et les boutons d'uniforme diplomatique. Le dessin représente un faisceau de licteurs surmonté d'une hache et recouvert d'un bouclier sur lequel sont gravées les initiales RF (République française), des branches de chêne et d'olivier entourent le motif. Le chêne symbolise la justice, l'olivier la paix.

La naissance et le développement de l'Organisation des Nations Unies a renforcé le besoin de symboliser la République française par un emblème. En effet, lorsque la salle d'Assemblée des Nations Unies fut construite à New York, chaque pays devait être représenté par un sceau. En 1953, une commission se réunit au Ministère des Affaires étrangères pour définir l'emblème de la France à faire figurer dans la salle d'Assemblée des Nations-Unies à New-York.

La commission adopte le projet de l'artiste Robert Louis qui s'énonce comme suit: « d'azur au faisceau de licteur posé en pal, sur deux branches de chêne et d'olivier, passées en sautoir, le tout d'or, lié par un ruban du même, chargé de la devise en lettres de sable Liberté-Egalité-Fraternité ».

Le président Giscard d'Estaing a repris ce motif - le faisceau de licteur surmonté de la hache et entouré d'une couronne de lauriers - comme emblème personnel.

 

 L’arbre de la liberté

L’un des symboles les plus riches et les plus répandus est l’arbre.

Toutes les représentations de l’arbre tournent autour de l’idée du Cosmos vivant, du caractère cyclique de son évolution et de sa perpétuelle régénérescence. Tous les arbres sont aussi source de vie et symbolisent à ce titre la croissance, la force, la puissance.

C’est donc tout naturellement qu’après tant de religions – l’arbre de la connaissance dans la Bible, l’arbre du monde en Chine, le chêne celtique, le frêne scandinave, l’olivier de l’Islam, etc. – ceux qui viennent d’engager la Révolution, célèbrent dès 1790, à travers l’arbre, leur amour de la Liberté ; on en dénombre près de 60 000 en 1792.

Des fêtes civiques ont lieu en 1793 près de l’arbre de la liberté.

En 1848 les manifestations populaires d’adhésion à la République se sont souvent exprimées à l’occasion de la plantation d’arbres de la liberté.

Victor Hugo, le 2 mars 1848, lors d’une telle cérémonie, déclarait sous les acclamations : « [...] C'est un beau et vrai symbole pour la liberté qu'un arbre ! La liberté a ses racines dans le cœur du peuple, comme l'arbre dans le cœur de la terre ; comme l'arbre elle élève et déploie ses rameaux dans le ciel ; comme l'arbre, elle grandit sans cesse et couvre les générations de son ombre. Le premier arbre de la liberté a été planté, il y a dix-huit cents ans, par Dieu même sur le Golgotha.  Le premier arbre de la liberté, c'est cette croix sur laquelle Jésus-Christ s'est offert en sacrifice pour la liberté, l'égalité et la fraternité du genre humain. »

 Le bonnet phrygien

Le bonnet phrygien ou bonnet rouge. A Rome, les affranchis – esclaves récemment libérés – se coiffaient d’un bonnet conique. Ce souvenir, associé au fait que les gens du peuple portaient souvent un bonnet de laine rouge à la fin de l’Ancien Régime, fit du bonnet phrygien dès 1792, un signe de ralliement révolutionnaire. Il figura sur le sceau de l’État sur le drapeau des insurgés en juin 1848, et servit de coiffure à Marianne sous la Troisième République.

Marianne

Marianne, allégorie de la République, apparaît dans un concours officiel en 1848 et décore les mairies à partir de 1877.

Elle a une origine antique : le bonnet phrygien par les affranchis de l’Empire romain, c'est-à-dire les esclaves libérés par leur maître et dont les descendants étaient considérés comme citoyens de l’Empire.

Elle a une double origine plus récente, anecdotique et non symbolique.

En 1792, c’est une chanson occitane qui, la première, désigne la République par le nom de Marianne.

En 1797, Barras, à une réception, s’enquiert du prénom de son hôtesse : « Marie Anne » – « Parfait, dit-il, il est simple, il est bref et sied à la République autant qu’il sied à vous-même ».

Emblème clandestin sous le Second Empire, Marianne devient peu à peu un emblème officiel sous la Troisième République. Sous la IIIème République, les statues et surtout les bustes de Marianne se multiplient, en particulier dans les mairies. Plusieurs types de représentation se développent, selon que l'on privilégie le caractère révolutionnaire ou le caractère "sage" de la Marianne : le bonnet phrygien est parfois jugé trop séditieux et remplacé par un diadème ou une couronne.

Aujourd'hui, Marianne a pu prendre le visage d'actrices célèbres. Elle figure également sur des objets de très large diffusion comme les timbres-poste.

 

Le buste de Marianne est placé dans toutes les mairies.

L’image d’une Marianne intégrée dans le drapeau tricolore, créée en 1999,  constitue le logo des documents des ministères, préfectures et ambassades.

La gerbe

Symbole de la moisson, de l’abondance ; toute l’énergie de la végétation réside dans cette gerbe : parce qu’elle est liée, tiges nouées, elle signifie la convergence, le rassemblement, des diverses forces. Elle rappelle aussi les espoirs et les révoltes du peuple menacé de disette pendant les années révolutionnaires. Certaines représentations de Marianne en 1848 ne comportent pas le bonnet phrygien, symbole de l'affranchissement des esclaves et de la Liberté, mais la gerbe, allusion aux moissons et au peuple des campagnes.

La Semeuse et les autres représentations personnifiées de la République

Création d’Oscar Roty en 1897, la Semeuse est une jeune femme debout en mouvement, coiffée comme d’un bonnet phrygien, vêtue d’une robe drapée et tenant un sac de grains dans la main gauche et des épis de blé dans la droite.

La semeuse et l'arbre de la liberté

 

Personnification de l’énergie humaine, elle figure sur les pièces d’argent de la Troisième République et en 1960 sur les nouveaux francs. Elle figure aujourd’hui sur les faces nationales des centimes d’euro.

En 1792 le sceau de l’État fut changé pour représenter la France personnifiée par une femme vêtue à l’antique, debout, avec, dans la main droite, une pique surmontée d’un bonnet phrygien. Moins révolutionnaire, sans bonnet phrygien, la République est assise et couronnée de soleil sur le sceau actuel de l’État ou sert à indiquer l’étude d’un notaire. Sous la forme de Cérès elle est le sujet du premier timbre poste en 1849.

 

La cocarde

La cocarde était à l’origine une touffe de plumes de coq portée par les soldats d’un régiment de Louis XIV. On rapporte que le 17 juillet 1790, trois jours après la chute de la Bastille, Louis XVI est reçu  à l’hôtel de ville de Paris par le maire Bailly, en présence de La Fayette. En signe de réconciliation il aurait placé à son chapeau un ruban bleu et rouge aux couleurs de la ville. Quoi qu’il en fût, la cocarde nationale tricolore ou cocarde de la Liberté, fut portée dès 1790 par les soldats de la Garde nationale, dont l’uniforme était de couleur blanche, alliée à la milice parisienne à la couleur bleue et rouge, et par les civils qui voulaient montrer leur patriotisme.

Le drapeau tricolore

 

 

La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794) fait du drapeau tricolore le drapeau national. Le pavillon est « formé des trois couleurs nationales disposées en trois bandes égales posées verticalement », le bleu devant être, selon les recommandations du peintre David attaché à la hampe. (voir un article sur la première bannière républicaine)

De 1814 à 1830 le drapeau tricolore a été remplacé par un drapeau blanc. Mais en juillet 1830 Louis-Philippe, reconnaissant le caractère national de la révolution  déclare : « La nation reprend ses couleurs. Il ne sera plus porté d’autre cocarde que la cocarde tricolore. »

En 1848 la République tricolore l’emporte sur la République rouge. Le 25 février Lamartine refuse de décréter le drapeau rouge et impose, après l’intrusion d’une foule en arme dans la salle de réunion du gouvernement provisoire, l’emblème aux trois couleurs : « […] Vous pouvez faire violence au gouvernement, vous pouvez lui commander de changer le drapeau de la nation et le nom de la France, si vous êtes mal inspirés et assez obstinés dans votre erreur pour lui imposer une République de parti et un pavillon de terreur. […] Quant à moi jamais ma main ne signera ce décret. Je repousserai jusqu’à la mort ce drapeau de sang, et vous devez le répudier plus que moi, car le drapeau rouge que vous rapportez n’a jamais fait que le tour du Champ-de-Mars, traîné dans le sang du peuple, en 91 et 93 ; le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie. »

Lors de la célébration en 1880 de la première fête nationale du 14 juillet le drapeau tricolore s’impose désormais dans un grand élan de ferveur républicaine.

Aujourd’hui l’article 2 de la Constitution de la Cinquième République précise que : « L’emblème national est le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge. »

La Marseillaise

Peu après la déclaration de guerre par la France révolutionnaire au roi de Bohême et de Hongrie, Rouget de Lisle, capitaine du génie, écrit et compose le Chant de guerre pour l’armée du Rhin à Strasbourg dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 lors d’une soirée chez le maire de la ville Dietrich. Ce chant révolutionnaire et de guerre connaît une diffusion rapide. Les fédérés de Montpellier rejoignent ceux de Marseille et l’un d’eux Mireur l’interprètent lors d’une réception de bienvenue à Marseille.  En route vers la capitale les fédérés marseillais en chantent les strophes à chaque étape. Lors de l’assaut des Tuileries scellant la chute de la royauté le 10 août 1792 ils reprennent ce qui devient l’hymne des Marseillais. En l’an II, il devient le chant de la République combattante. La Marseillaise est chantée à Valmy puis à Jemmapes. Le 26 messidor an III (14 juillet 1795) La Marseillaise est déclarée par la Convention chant national. Tenue à l’écart sous le Premier Empire au profit de l’hymne « Veillons au salut de l’Empire », elle réapparaît à Waterloo, puis sur les barricades en 1830 et 1848. Elle figure dans la sculpture de Rude, sur l’Arc de triomphe de l’Étoile. Elle est chantée sur les champs de bataille de 1870 et 1871 et par les fédérés de la Commune de Paris. Le 14 février 1879 la Chambre des députés officialise, sur la proposition de Gambetta La Marseillaise comme hymne national.

Liberté, égalité, fraternité

La triade de la devise républicaine trouve sa source dans la philosophie des Lumières et dans les mots de la Révolution française serment du jeu de Paume, elle s’épanouit dans la ferveur de la fête de la Fédération et prend la forme de la fraternisation des sections pendant la période jacobine. En 1848 les prêtres célèbrent le Christ-Fraternité et bénissent les arbres de la liberté. « La liberté et l'égalité réunies composeront une République parfaite, grâce à la fraternité. C'est la fraternité qui portera les citoyens réunis en Assemblée de représentants à concilier tous leurs droits, de manière à demeurer des hommes libres et à devenir, autant qu'il est possible, des égaux. » selon le Manuel républicain des Droits de l'Homme et du Citoyen de Renouvier. Pour Pierre Leroux, « La Révolution Française a résumé la politique dans ces trois mots sacramentels : Liberté, Égalité, Fraternité. Ce n'est pas seulement sur nos monuments, sur nos monnaies, sur nos drapeaux, que cette devise de nos pères fut écrite ; elle était gravée dans leur cœur, elle était pour eux l'expression même de la Divinité. »

Le Préambule de la Constitution du 4 novembre 1848 dispose que « la République française a pour principe la Liberté, l'Égalité et la Fraternité. »

Inscrite au fronton des édifices publics à l’occasion de la célébration du 14 juillet 1880, la devise est enseignée en instruction civique et illustrée par les manuels scolaires sous la IIIe République. Elle est inscrite dans la Constitution de 1946 et l’article 2 de la Constitution du 4 octobre 1958 précise que la devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».

 

 

Sources :

Site de la présidence de la République

Site de l’Assemblée Nationale

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